Chambre d'Aélya et Halimae

Cette jolie chambre dispose de deux très jolis lits, de deux armoires et de deux bureaux.

Les couleurs sont chaudes, sans pour autant être agressives.

Des rideaux en voile de couleur bordeaux sont disposés aux fenêtres et complètent le charme de cette chambre.

Mais malgré les apparences, il ne s'agit là que de la chambre d'Halimae. Pour le moment, elle n'a pas de colocataire, mais qui sait ce que l'avenir lui réserve.

Une jolie salle de bain avec une douche jouxte cette chambre.

Elle est bien sur tout confort et très chaleureuse.

Par instinct, et grâce également au flair d'Halimae qui avait répéré l'odeur cotonneuse et animale des plumes de duvet contenues dans les lits, mélangée au doux parfum fleuri de la gente féminine, elle trouvèrent l'aile qui était réservée aux filles. En longeant le couloir elles tombèrent sur l'unique porte qui affichait un seul nom, à savoir celui de l'elfe noire. Cette dernière ouvrit la porte d'un air satisfait, et parcourut la pièce du regard.

Je pense qu'ici nous serons à l'abris des oreilles indiscrètes. Pas de risque avec la voisine de chambre.

Elle pénétra dans la pièce et fit signe à la vampire de fermer derrière elle.

Fait comme chez toi, si tu veux te rafraîchir, dit-elle en désignant la porte qu'elle venait d'ouvrir, dévoilant un cabinet de toilettes tout à fait propre.

Elle continua son inspection rapide, s'assit sur chacun des lits et en testa le ressort en sautant dessus. Elle se leva ensuite et tira un rideau pour regarder au dehors. Le temps ne semblait pas s'être écoulé, le ciel présentait toujours son aspect grisâtre et venteux. Elle laissa retomber le voile et s'assit en tailleur sur le lit le plus éloigné de la fenêtre.
Elle attendait que Rina prenne la parole.

Après avoir fermé la porte, Rina s'assit à son tour sur le lit. Elle regarda quelques secondes le jeune elfe, qui parurnet une éternité.

- Bien, commença la jeune vampire, sous le regard attentif de la jeune elfe. Tout d'abord, je voudrai savoir tout ce que tu sais sur mon frère, comment l'as tu connu, où se trouve t-il en ce moment, que représente t-il pour toi et toi pour lui. Et pourquoi ai-je cette impression celle de t'avoir déjà vu quelque part? Où était-il toutes ces dernières années, pourquoi m'a t-il abandonné? La jeune vampire avait les larmes aux yeux, elle baissa la tête pour chacher les larmes qui perlaient dans le coin de ses yeux. Elle qui avait su rester si forte au cours de toutes ces années éloignée du seul être qu'elle aimait vraiment, du seul qui l'aimait vraiment pour sa personne et non pour ce qu'elle représentait.

Le silence s'installa. Halimae ne savait pas comment présenter sa liaison à la femme qui se trouvait en face d'elle. Elle prit une longue inspiration, fit son demi-sourire d'excuse et entama :

Alors prenons l'histoire de son début, je te dirais ce que j'ai appris au fur et à mesure de notre liaison.

J'ai rencontré ton frêre dans une auberge de la ville où je suis née, une ville drow souterraine, et où j'aimais passer mes soirées à boire du vin et à courir le mâle. Cela remonte à environ 100 cycles lunaires maintenant. C'était le premier de votre race que je rencontrais, il m'a fasciné de suite et il me le fallait. Je ne sais pas lequel des deux à séduit l'autre, toujours est-il que nous avons fini la soirée ensemble.

Au bout de quelques jours je l'ai fait installer dans notre maison familiale. Il comptait rester un peu dans notre ville, et ainsi je l'avais à mon entière disposition. Un sourire carnassier se dessina un instant, et ses yeux pétillèrent.
Nous passions beaucoup de temps ensemble, hormis les matinées où je prenais mes cours de magie avec Landavar. D'ailleurs il en profitait pour s'éclipser, car un matin où j'avais amoché mon percepteur, un peu exprès je ne te le cache pas, le cours s'est fini plus tôt et quand je suis arrivée dans ses appartements, Naru n'y était pas.

Voilà ce qu'il en est pour notre rencontre, et ce que nous représentions l'un pour l'autre. Je ne suis pas du genre à m'attacher, mais j'avoue avoir passé avec lui un des meilleurs moments de mon existence. De toute manière il avait été très clair dès le début, il repartirait un jour et ne reviendrait jamais.

La drow se tut un instant, perdue dans ses souvenirs, les triant pour essayer de répondre le mieux possible à la femme vampire. Repenser à tout cela la rendait nostalgique, les heures en compagnie de Naru avait vraiment été merveilleuses. Elle se passa les mains sur le visage comme pour effacer ce sentiment, et reprit :

Du lieu où il se trouve actuellement, je n'en ai aucune idée. Comme il l'avait dit, je me suis réveillée un matin dans un lit vide et toutes ses affaires avaient disparues.
De la raison qui l'a poussé à t'abandonner, je peux peut-être t'éclairer un peu, bien qu'il ait été discret à ce sujet.

Un soir donc, où nous avions abusé plus que de coutumes de chouchenn, il vint à parler de sa famille. Il évoqua avec mélancolie sa jeune soeur qu'il avait dû abandonner. Apparement il t'aimait beaucoup. Après quelques questions de ma part, il finit par m'expliquer qu'il avait dû fuir le domaine familial suite à une grosse erreur qu'il avait commise. Il était indéscent pour lui de réapparaître devant ceux de son sang alors qu'il avait fait l'irréparable. Il s'est ensuite écroulé sur la table et s'est mis à ronfler. Il n'a plus jamais évoqué le sujet et pour moi ce n'était pas important, du moment que j'étais en sa compagnie.

Comme pour laisser Rina digérer le flot d'informations qu'elle venait de lui communiquer, Halimae se leva et alla dans la salle de bain. Elle but quelques gorgées d'eau au lavabo et passa la tête sous le filet d'eau glacée. Son mal de crâne devenait insoutenable. Elle ferma le robinet et se regarda dans le miroir, dégoulinante. Elle attrappa une serviette et se frictionna, remit ses cheveux en ordre et retourna s'assoir aux côtés de la vampire.

Pour ce qui est de ta dernière question, je n'ai pas d'explication. J'ai également cette impression de te connaître, mais je pensais que c'était dû à ta ressemblance avec Naru. Finallement il doit y avoir autre chose, étant donné qu'il n'y a qu'en ta présence et celle de l'autre vampire que je subis un mal de crâne épouvantable. Je sens que quelque chose nous lie, mais je ne n'arrive pas à exprimer quoi. Du moins Teleri m'a parlé en ces termes, et m'a conseillé d'aller parler à Naredel. On pourra peut-être aller la voir ensemble, elle connaît beaucoup de choses.

Voilà tout ce que je peux te dire. J'aimerai que tu me parles un peu de toi également, ce que représente ton frêre pour toi, enfin tout ce qui te semble important pour pouvoir déméler l'histoire.


[HRP] un cycle lunaire = environ un mois
chouchenn = boisson bretonne alcoolisée à base de miel et de vin, c'est proche de l'hydromel, hein chérie ? [HRP]

Rina digérait les paroles de la jeune drow. Elle écoutait, attentive à tous les détails, ces passages de vie qui appartenait à son frère bien aimé. Ainsi, il avait eu une liaison avec Halimae. Elle sourit. Elle pensait qu'elle en voudrait bien plus à la femme qui aurait connu ainsi son frère, pourtant, elle n'avait pas une once de colère à son égard, au contraire, elle appréciat grandement la jeune femme, et elle aurait aimé le bonheur de son frère à ses côtés.

Elle lui parla du fait que son frère l'avait évoqué, un soir, et celui lui fit le plus grand plaisir, il ne l'avait donc pas oublié. Lorsqu'elle aborda la question de la "grosse erreur qu'il avait commise" et de "l'irréparable, son sang se glaça", elle du se concentrer pour écouter le reste des parloes d'Halimae. Impossible, son frère n'avait pas pu commettre un tel crime envers sa race, un crime impardonnable, une punition sans égale.

Elle regarda la jeune drow et lui dit, de manière presque inaudible

- Ainsi, il a commuis l'irréparable. Je comprend donc pourquoi il fuit sans cesse. Je comprend pourquoi il ne tiens donc pas en place, à aller de lieux en lieux. C'est préférable, et je crois que c'est parce que je tiens à lui, qui je ne le chercherai pas, bien que cette décision me brise le coeur, et que ne pense pas pouvoir la tenir, tant que je serai sous le jougue de ma famille, je ne pourrai pas le chercher.

Après une légère pause, Rina reprit. Puisque tu l'as connu, je vais te dire ce qu'il a commis comme erreur. Il a rendu une vie humaine à un vampire qui autrefois était humain. Cetains vampire de sang pur, comme nous, en sommes capable, mais c'est un lourd pécher, et comme punition, il mérite une mort lente et douloureuse. Nous ne craignons pas le soleil, bien qu'il nous fragilise, mais nous craignons l'eau, qui interfère avec nos pouvoirs. Si ma famille le retrouve, elle le torturera de la pire manière qu'il soit pour un vampire. Avec de l'eau pur, entre autre. Je refuse. Mais ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi? Certe, il n'y a pas plus gentil que mon frère, mais pourquoi mettre en péril son intégrité, sa liberté et sa vie???
Rina était en larme, la nouvelle était bien plus dure à encaisser.
Pourquoi mon frère c'est ainsi rebellé contre notre famille, il sait pourtant, que nous ne sommes pas assez fort pour lui faire face.
Elle se reprit un peu, et reprit, calmement cette fois.

Je ne sais plus quoi faire, mais je dois croire en lui. Je le sais.
Elle se leva, se pssa de l'eau sur le visage. La jeune drow, l'avait écouter, sans mot dire, comme pour la laisser se soulager d'un lourd fardeau.
Rina revint et se tint en face d'Halimae.

Au fait, étrangement, moi aussi, j'ai ces horribles maux de crâne quand je tente de vous recituer, l'autre vampire et toi. A y réfléchir, cela pourrait bien être un sort de ma famille, ils en sont capables, bien que je ne connaisse pas encore l'étendu de leur pouvoir.

Rina se rassit sur le lit, les yeux dans le vague. Halimae ne savait pas trop comment réagir, et resta quelques instants muette à observer la jeune vampire.

Je n'en sais pas plus sur ton frêre, donc je ne peux pas répondre à tes questions. Son ton s'était légèrement durci, peut-être était-ce dû à la faiblesse apparente de Rina qui l'irritait, ou l'engourdissement douloureux de sa tête. Elle ferma les yeux, et s'adossa à la tête de lit.
Merci de m'avoir parlé de lui, elle avait dit ça dans un murmure.

La clé est du mystère est certainement la personne à qui il a rendu son humanité. Sa voix avait retrouvé son timbre chantant, et ses traits s'étaient détendus.

Comme je te l'ai dit tout à l'heure, aller questionner Naredel pourra sûrement nous aider. A toi de voir si tu veux qu'on y aille ensemble ou si tu préfères y aller seule.

Elle se redressa et rouvrit les yeux. Son regard rougeoyant fixait Rina, comme si cela serait suffisant pour lever cette amnésie qui lui labourait le crâne.

Rina regarda avec douceur Halimae. Devait-elle y aller seule ou non? Après tout, cette histoire ne semblait pas la toucher uniquement elle, mais aussi Halimae. En y allant ensemble,sans doute en apprendrait-elle d'avantage.
Peut être apprendrait-elle aussi des choses qu'elle n'aurait pas trop voulu partager, mais c'était un risque à prendre si elle voulait en savoir d'avantage sur son frère bien aimé.

- Allons y ensemble. Je pense que cette histoire nous concerne toutes les deux. Et si mon frère t'as aimé, alors je ne vois pas ce que j'aurai à te cacher le concernant. Après tout, c'est grâce à toi si j'ai des nouvelles de lui. Et ce qu'on apprendra là bas ne pourra que nous aider pour la suite.

Rina avait un regard sur d'elle. Elle avait reprit des forces, et elle n'avait jamais eu autant confiance en ses propres forces. Enfin, elle avait une raison d'être, et elle comptait bien se battre pour elle. Elle sentait le courage la sumerger, comme lorsqu'elle était avec son frère. Elle devait cesser d'être cette jeune fille fragile et exploiter sa force, tout comme son frère.

Océana, Apollon, Azulys et Thorgal fixent un moment les nouveaux noms sur la porte. Aélya partage maintenant sa chambre avec Halimae. Ok.

Ils entrouvrent la porte et ne sont même plus surpris de voir le corps de la drow emmailloté dans le même semblant de toile d'araignée que les garçon Ban, Dunlach et Ajite. Halimae a la mine encore plus sombre qu'au naturel, elle semble encore plus "morte"... Pourtant, après vérification, comme les autres, elle respire.

Les élèves ressortent, de plus en plus étonnés.

Douce chaleur, environnement moelleux... Bonheur simple... Halimae a l'impression d'avoir retrouvé le tendre confort du sein maternel. Dans son demi-sommeil, elle veut se tourner et s'étirer mais quelque chose l'en empêche. Une légère grimace lui déforme le visage dans son effort, et le sentiment de bien-être fait rapidement place à l'étouffement. De l'air, il lui en faut ... Ses mouvements sont entravés, quelque chose lui colle au corps comme une seconde peau, mais l'envie de sommeil reste présente... Pourquoi lutter alors qu'elle a encore besoin de dormir ? Autant se laisser couler à nouveau.
La drow s'abandonne alors encore aux méandres d'un sommeil sans rêve.

L'espace d'un instant, entre deux battements de coeur ralentis, un léger bourdement de voix vient lui chatouiller les oreilles. Des intrus ?... Mais très vite, le néant reprend son emprise.

Un heure, une journée, une éternité... Ses paupières battent faiblement, une aura tiède palpite doucement à la taille de l'elfe et semble vouloir la tirer de son agréable narcose. Poum, Poum, Poum, Poum,... Ses doigts gourds happent le vide à sa recherche, il faut la stopper avant que la torpeur se dissipe complétement, dormir, toujours, encore...
Une phalange frôle la dague de Teleri et un hurlement déchire le silence de la chambre. Ses muscles ankylosés s'enflamment, sa tête bourdonne de l'afflux de sang qui s'y engouffre, ses poumons cherchent encore plus d'air, et sa gorge n'en finit pas d'exhaler son cri.
La magie imprégnée dans la lame elfique oblige l'esprit d'Halimae à retourner vers la conscience alors que le sortilège tente de le retenir, de le cajoler pour maintenir son emprise. L'étreinte du cocon devient insupportable, la douleur la rend folle et d'un geste rageux l'elfe noire empoigne son arme et éventre sa douce prison. La soie se découpe dans un chuintement, presque un soupir, puis l'elfe roule à terre pour s'en dégager et la réduit en lambeaux qui s'éparpillent autour d'elle.

Un froid glacial l'envahit alors qu'elle halète face contre terre et s'effondre à nouveau dans l'inconscience.

[J'espère n'avoir oublié aucun détail, n'hésitez pas à me reprendre si quelque chose ne va pas. Océana m'a dit que je pouvais tenter de dégager mon perso, s'il fallait que je fasse une tentative comme dans un combat dites-le moi, je réctifierai
Bien entendu, je suppose que la dague a été trempée dans du sang de dragon par le passé]

[HRP] Parfait, tu es désormais libre. A ton réveil tu pourras tenter de retrouver les autres, si personne n'est venu à toi. [/HRP]

La drow ouvre une paupière après l'autre, se redresse difficilement car ses muscles sont raides puis jète un coup d'oeil rapide à la pièce. Tout lui revient rapidement en mémoire. D'une pichenette, elle lance une étincelle sur la toile qui l'avait entravée et cette dernière s'embrase et disparaît dans une fumée âcre, puis se dirige d'un pas nonchalant vers la salle de bains. Les habits tombent rapidement sur le sol et Halimae se glisse sous le jet brûlant d'eau afin de laver tous souvenirs de sa prison.

Revigorée, elle se sèche lentement tout en inspectant les vêtements pendus dans l'armoire, puis en sort un pantalon noir aux reflets changeants qui une fois enfilé semble se fondre dans le décor accompagné d' un juste au corps brun ayant la même propriété. L'elfe ceint à ses hanches le fourreau de sa dague et deux petites bourses puis enfile une veste courte en cuir noir léger qui descend jusqu'à mi-cuisses.
Simple, laissant les mouvements libres, efficace.
Elle sourit à son reflet embué, se démèle les cheveux du bout des doigts, réajuste sa ceinture et se dirige vers le réfectoire.

Une fois de nouveau fraîche et dispose, Halimae remit sa dague et son épée à sa taille et partit à la recherche de ses autres compagnons.

Où devait-on se retrouver déjà ? Jardin ou réfectoire ? Je ne sais plus. Bon, manger d'abord. A cette idée, son ventre se manifesta par un gargouilli réjoui. En effet, le bout de pain grignoté chez Henry était loin...